Contes
En plus de plusieures poésies, histoires et de contes classiques, naquirent en 2010 les premiers contes-citrouille:
La Fée Cucurbinata, Pti’Rona, Sabidou, Tze-tze, Rouille, Zain, Le rois des cucurbitacés, Thomian et la montagne citrouille, Zéno et l’aigle aveugle, L’enfant citrouille…
Ceux-ci sont narrés au annuellement au
Grand Festival de la Citrouille à Saint Michel.
Plusieurs contes et histoires furent publiés en France.
C’est en 2011 et 2012 ou apparait la suite de quatre histoires pour enfant intitulés « Isidor l’apprentis sorcier ».
En mars 2016 est publié le livre « Contes de Cucurbinata » en Allemagne Zwiebelzwergverlag Willebadessen.
Ces histoires sont aussi commercialisés en Suisse et sont aussi contés par la conteuse de Basel Sylvia Biedert qui a participé à l’illustration du livre.
Après deux longues années d’étude pour l’histoire de « Magari, la fille de Nonaspe » qui se déroule en Catalogne et dans l’Aragon, elle sera publiée en printemps 2017 en espagnol, français et allemand. Editions Zwiebelzwergverlag
La « Cabane Féerique » est représentée Louane Maurette, (la petite fille de l’auteur) qui raconte d’un air jovial les contes de Jürg Goensch à plusieures occasions en France.
Un exemple
Jonas et Pytonia, Conte de Jürg Goensch
J’étais de nouveau en train de voyager à travers le pays quand je suis tombé sur une histoire qu’un forestier m’a racontée.
Il m’a dit que cette histoire lui avait été racontée par son arrière-grand-père, qui était également garde forestier. Il aurait toujours dit la vérité et n’aurait jamais menti, donc elle devait être vraie.
C’est pour ça que je veux vous transmettre l’histoire :
Tout le monde appelait cette fille Pytonia. Presque personne ne savait d’où cela venait. Apparemment, elle a toujours été là, dans les ruines de l’ancien château, bien que tout le monde ne l’ait jamais vu.
Certains affirmait que ce n’était que l’imagination des gens stupides, d’autres juraient pierre et os qu’ils l’avaient déjà vue.
Parfois, des gens se rendaient au château dans l’espoir de la voir, mais c’était toujours en vain.
On raconte que ce n’est que lorsqu’une seule personne suffisamment calme s’approchait du château, qu’il avait la chance de la voir.
Mais généralement seulement pour un court instant, car comme un serpent, elle disparaît immédiatement si elle remarque une personne.
C’est ainsi que sont nées d’innombrables rumeurs sur Pytonia dans les ruines du château. Presque tout le monde prétendait l’avoir déjà vu et beaucoup racontaient ce qu’ils avaient vécu de mystérieux.
L’un d’eux raconta qu’il avait vu la jeune fille se prélasser nue au soleil sur un rocher.
Un autre jura qu’elle avait une langue fourchue. Un autre raconta que sa peau avait des reflets d’arc-en-ciel.
Un vieux mendiant a même raconté qu’il avait vu chez elle des crocs venimeux, comme ceux d’un dangereux serpent.
Tout à fait comme un vampire.
Personne n’y croyait vraiment, car le vieil homme était déjà à moitié aveugle et à nouveau ivre mort
Des décennies passèrent ainsi et les rumeurs concernant la jeune Pytonia dans les ruines du château ne voulaient pas se taire.
Mais ceux qui voulaient vraiment prouver son existence revenaient généralement les épaules basses, et ne pouvaient finalement rien dire de Pytonia.
Un pauvre garçon à tout faire du nom de Jonas vivait en ville et voulait se trouver une femme.
Mais comme il n’avait pas beaucoup d’argent, car les compagnons artisans ne font pas partie des gens riches, et que les filles de la petite ville ne lui prêtaient aucune attention, il n’avait aucun succès auprès des dames gâtées de la ville.
Lorsqu’un jour, à l’auberge, il entendit le vieux forestier parler d’une jeune fille qui vivait dans les ruines du château, il décida de tenter sa chance.
Elle pourrait peut-être avoir besoin d’un compagnon, pensa-t-il.
Il se dirigea vers les ruines du château, en suivant les conseils du vieux garde forestier qui lui avait conseillé de rester calme en toutes circonstances, car la jeune Pytonia aimait le calme et, si elle s’agitait, elle partirait immédiatement pour ne jamais revenir.
Lorsque Jonas arriva au château, il ne vit tout d’abord personne et s’apprêtait à faire demi-tour, déçu, lorsqu’il la vit assise sur une dalle rocheuse.
Elle le regardait avec de grands yeux verts qui le mettaient mal à l’aise.
Ces yeux lui rappelaient bien ceux d’un serpent.
Non, elle n’avait pas de crocs, mais sa peau brillait d’une couleur arc-en-ciel.
Malgré tout, elle était très belle à regarder, même si elle dégageait une profonde tristesse.
Jonas s’est approché d’elle lentement, très doucement, et il a remarqué la peur dans ses yeux, alors il lui a parlé doucement, en la rassurant, et il s’est approché de plus en plus d’elle, et finalement il est arrivé à la dalle rocheuse où il s’est assis tranquillement à côté d’elle.
Il ne dit rien, se contentant de la regarder, fasciné par sa beauté et sa grâce. Dans ses yeux, qu’il ne quittait plus, il pouvait lire une profonde nostalgie. Ils étaient assis sur le rocher, immobiles, savourant leur intimité.
Après un temps qui lui parut infini, la jeune fille posa très lentement sa tête sur l’épaule de Jonas. C’était pour lui une sensation si merveilleuse qu’il eut l’impulsion de passer son bras autour d’elle. Mais Pytonia, effrayée par ce geste brusque, disparut en un clin d’œil. Avant que Jonas ne puisse comprendre, elle s’était déjà volatilisée derrière les murs de pierre, et malgré ses recherches, il ne la retrouva pas.
Triste, il rentra chez lui, se promettant de tenter à nouveau le lendemain. Cette fois, il se jura de maîtriser ses mouvements, de ne faire aucun geste pouvant l’effrayer.
Le lendemain matin, il retourna aux ruines du château. Pytonia était là, assise sur le mur, perdue dans ses rêveries. Il s’approcha d’elle doucement et s’assit tranquillement à ses côtés. Peu après, elle reposa sa tête sur son épaule et, cette fois, il passa son bras autour d’elle avec une lenteur extrême, comme l’aiguille des heures sur une horloge.
Un immense sentiment de bonheur l’envahit, et il se mit à rêver qu’il était un grand roi, vivant dans un magnifique château avec sa reine, Pytonia. Ils portaient les plus beaux vêtements, possédaient des richesses inouïes, avaient de nombreux enfants et vivaient un bonheur parfait.
Curieux comme j’étais, je voulus trouver le royaume de Jonas et Pytonia.
Mais j’ai longtemps erré sans le trouver. Une fois seulement, là où le renard et le lièvre se disent bonne nuit, j’ai vu deux serpents qui prenaient le soleil sur un mur. Tous deux portaient une petite couronne dorée.
Leur peau brillait d’une couleur arc-en-ciel et ils avaient des yeux verts remarquablement beaux.
Ils étaient magnifiques à regarder et dégageaient une profonde sérénité.
J’ai observé le couple de serpents pendant un moment, puis je me suis éloigné doucement, car je ne voulais pas les déranger dans leur tête-à-tête.
Trad. Version Louane Maurette